Dans le cadre du prochain numéro d’étapes: à paraître en septembre prochain et disponible en pré-commande ici jusqu’au 12 septembre, nous publions un article en lien avec son dossier central Design textile.
Le 29 septembre 2020 à la manufacture de la Savonnerie du Mobilier national, avait lieu un évènement qui n’arrive que très rarement : une tombée de métier. Dans le jargon des liciers, une tombée de métier, c’est le moment où un tapis est détaché de son métier à tisser. Ce moment vient clore plusieurs mois de travail, durant lesquels l’artisan aura noué une relation quasi-symbiotique avec l’œuvre. Ce jour-ci, c’est au tour de « Dans un nuage de pixels » d’être décroché. Né de la collaboration entre l’artiste Miguel Chevalier et les designers A+A Cooren, le tapis s’apprête à être exposé à la Chapelle des Gobelins dans le cadre de la Paris Design Week. Avant goût de l’exposition qui aura lieu du 9 au 18 septembre.
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« Dans un nuage de pixels » est un parfait exemple de collaboration entre des designers, un artiste et les artisans du Mobilier national. À l’initiative de l’institution, A+A Cooren et Miguel Chevalier ont imaginé un ensemble de mobilier mêlant art et design. En plus du tapis réalisé à la Manufacture de la Savonnerie, il se compose d’un canapé et de deux fauteuils conçus par l’Atelier de Recherche et de Création (implanté au Mobilier national). Ces derniers ont été garnis d’une housse en tissu de coton par l’atelier de tapisserie décor et contemporain du Mobilier national. À cela s’ajoute une table basse loupe, réalisée par l’entreprise Dacryl en concertation avec l’Atelier de Recherche et de Création. Cette table en Plexiglas fumé et poli permet de créer un effet de loupe et magnifie ainsi le tapis de la Savonnerie, sur laquelle elle est posée.
Le motif imaginé par Miguel Chevalier orne le tapis et les textiles recouvrant le canapé et les fauteuils. Composé de milliers de pixels, (le pixel étant l’élément de base de l’informatique et un motif récurrent dans son travail), il permet de créer une identité graphique forte et une cohérence entre les volumes et les lignes de chaque élément, du sol à l’assise. La trame formée par les pixels noirs, blancs et gris a été retravaillée, agrandie, étirée, afin de créer un ensemble à la fois épuré et graphique. Pour l’artiste, ces pixels sont « l’image métaphorique de la nouvelle manière de générer des données, de les échanger, de voir et de concevoir le monde ». Destiné à meubler les institutions de la République française, ils font également écho aux « nombreux textes de lois, accords diplomatiques et rédactions de discours au sein des ministères et ambassades de la République française dispersés dans le monde ».
Les formes du canapé et des fauteuils ont ensuite été retravaillées afin d’accueillir au mieux le motif imaginé par Chevalier. La trame des fils des textiles se confond avec la trame de pixels, mêlant alors matériel et virtuel, une thématique au cœur des recherches de l’artiste.
Du 9 au 18 septembre, au coeur de l’enclos des Gobelins, la chapelle des Gobelins accueille l’ensemble des pièces de « Dans un nuage de pixels ». En complément, Miguel Chevalier a imaginé une installation en réalité virtuelle générative projetée sur le plafond du monument. Créée pour entrer en résonance avec le mobilier, elle se compose de milliers de pixels noirs, blancs et gris, auxquels se mêlent des cellules, organisme à la base de la vie. Ces dernières prolifèrent, fusionnent avec les pixels et s’éclatent dans un rythme parfois lent, parfois rapide, plongeant la Chapelle des Gobelins dans une atmosphère étrange et poétique.
→ « Dans un nuage de pixels », dans le cadre de la Paris Design Week, du 9 au 18 septembre à la Chapelle des Gobelins, 42 avenue des Gobelins 75013 Paris.
→ Entrée gratuite
→ mobiliernational.culture.gouv.fr
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Source: etapes