Avec EuroFabrique, les étudiant·es en art et design questionnent l’Europe

Du 7 au 10 février se tenait au Grand Palais Ephémère, EuroFabrique, événement réunissant près de 400 étudiant·es de 36 écoles en art et design de l’Union Européenne. Invité·es à questionner l’Europe et le sentiment d’appartenance à l’Union, ils et elles ont pensé des installations se déployant dans les 10 000 mètres carrés du Grand Palais Éphémère.

Organisé dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, par la Rmn – Grand Palais, l’Ecole des Arts Décoratifs et l’ANdEA – Association nationale des écoles supérieures d’art, EuroFabrique a rassemblé pendant 4 jours au Grand Palais Éphémère des binômes d’écoles d’art et design françaises et européennes. Les étudiant·es participant à l’événement – entre workshop et installations – ont produit différentes installations, créations textiles, performances, fanzines… Ils et elles ont ainsi cherché des manières de faire de l’Europe un milieu et un horizon désirables.

Joueur, le duo Esadse – UAD Cluj a pensé une installation « Le Terrain Parlementaire » tournant en dérision la bureaucratie européenne. Les visiteur·ses sont invité·es à remplir un formulaire de données personnelles avant de pouvoir entrer sur un terrain de jeu. Ils et elles peuvent alors composer une structure à partir d’éléments représentant différents concepts européens — environnement, culture, citoyenneté, pouvoir. Critique, le binôme ESAA – ABAQ a construit « Le Refuge ». Plutôt que de s’imposer des visioconférences en amont pour organiser la rencontre entre les deux écoles, l’une française, l’autre italienne, les étudiant·es se sont envoyé en amont des colis de pièces évoquant les questions migratoires. Ainsi, les élèves de l’ESAA ont reçu une cape de survie – créée à partir de bâche et de fourrure par les étudiant·es de l’ABAQ – et sont allés activer l’objet à la frontière franco-italienne. Direct, le duo EESAD – AKV/St. Joost a conçu une installation « La Friche Urbaine » rassemblant fanzines, objets, affiches. Celle-ci questionne le poids de la parole de ces étudiant·es qui interpellent directement la Ministre de la Culture, Roselyne Bachelot. « Will our ideas be swept away by the wind », « Madame Bachelot. What are you doing for us? » peut-on lire sur des tentures marquées d’une encre végétale. Une manière d’interroger la finalité même d’EuroFabrique, entre dispositif pédagogique et terrain d’expérimentations.

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Source: etapes