Benjamin Rossi, le visible à l'oeil nu

Dans l’oeil de Pyramyd cette semaine, un jeune artiste diplomé de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs, Benjamin Rossi.

Il est question d’évolution dans le temps, ou plutôt, d’un temps, non défini. Structure imposante qui semble pourtant flotter à la surface de l’eau (Exégèse d’un tore carré) ou encore cette sculpture de verre souffléetnbsp; (Après la Mer, les Chaos) dont la douceur de la matière et de sa forme contrastent avec le titre et le résultat définitif. Benjamin Rossi interroge les matières, les surfaces, le temps qui passe et souhaite y inscrire ces forces contraires.

« J’ai grandi en Mayenne, une région neutre, sans réelle revendication territoriale. Ni mer, ni montagne. Un paysage de routes droites traversant des champs installés sur des collines aux reliefs doux. Beaucoup de bétail, de cultures agricoles, mais pas de spécialité culinaire pour en faire la renommée. Pas de costume traditionnel, de danse folklorique ou de chant populaire. Une pratique sobre de la langue, sans accent.

Cette identité neutre a forgé mon regard. Depuis ce socle uniforme, tout autour devient singulier. C’est à partir de là que je travaille. Identifier la singularité, l’extraire, l’isoler, la mettre en valeur ; une manière de (se) figurer ce qui existe parfois hors de notre regard, ce qui se tient juste sous nos pieds mais demeure invisible. Par la juxtaposition de formes, par le jeu imprévisible des reflets et des transparences, par l’épreuve protocolaire et la mécanique des formes. Étape par étape, formes et contre-formes révèlent ainsi des détails inattendus, redessinent des surfaces familières, expriment le mouvement qui les a façonnées, pour finalement donner à voir ce que d’ordinaire on s’efforce de corriger, ce qui se cache dans les interstices, dans les creux du monde. »

Diplômé et félicité de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs en 2014, Benjamin Rossi expose en France (Paris, Île-de-France, Bourgogne, Normandie) et à l’étranger (Japon, Belgique), participe à plusieurs résidences (Manoir de Soisay, ZSenne art lab, Cité Internationale des Arts), est sélectionné pour différents prix (Prix Sciences Po pour l’art contemporain, Prix Pierre Gautier-Delaye) et intègre des collections privées (Fondation d’entreprise Le Delas, Aline et Olivier Le Grand).

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^{© 2017 Benjamin Rossi / ADAGP}

Source: etapes