Brest Brest Brest tendent vers plus de simplicité

Talents à Suivre part à la rencontre de la jeune génération de créatifs français et les disciplines du design graphique. Une rubrique en partenariat avec Adobe. Retrouvez en intégralité l’interview dans le n°248 d’étapes: et le timelapse de la création originale réalisée pour le n°248 ici.


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Brest Brest Brest étapes
Chateau Moulin Neuf – Issu de la série « Faces »

Fondé en 2009 par Arnaud Jarsaillon, Rémy Poncet et Loris Pernoux, le collectif Brest Brest Brest affectionne les formes simples et l’humour décalé. Sévissant essentiellement dans le secteur culturel, le trio excelle tant dans les affiches de théâtre que dans les pochettes de disque. Cerise sur le gâteau, ils sont musiciens. 

Quel est votre parcours, comment vous-êtes vous rencontrés ? 

Tout est parti d’une collaboration plutôt informelle. Nous nous entendions bien et travailler à plusieurs était beaucoup plus sympathique et productif que d’être seuls. Le projet d’une signature commune s’est révélée assez naturellement. À l’heure actuelle, le collectif est piloté par trois personnes : Arnaud, qui a un parcours d’autodidacte, plasticien et musicien, Rémy, passé par les Beaux-Arts, qui est aussi musicien et Loris, diplômé de la Gerrit Rietveld Acamedie d’Amsterdam, il dessine notamment des typographies. Il est aussi musicien mais il ne le sait pas encore.

La création du studio date de 2009, dix ans plus tard, comment percevez-vous l’évolution de votre travail ? Et comment voyez-vous l’avenir du studio ?

Si nous regardons dans le rétro, il semblerait que dorénavant notre champ d’inspiration laisse plus de place à la typographie et à la simplicité. En dix ans d’expérience intensive, et outre le fait que chaque nouveau projet implique de se renouveler, notre boîte à outils s’est étoffée ; globalement nous sommes plus rapides et plus au clair sur ce que nous souhaitons obtenir. Le line up du collectif a aussi évolué, ce qui ouvre de nouvelles perspectives. Dans le futur, nous aimerions trouver un juste équilibre entre les commandes et les projets autoproduits qui sont indissociables de Brest Brest Brest.

Pourquoi avoir décidé de travailler exclusivement pour le secteur culturel ? 

C’est l’endroit où nous nous sentons à l’aise. Le secteur culturel nécessite d’être créatif et innovant, tout en s’adressant à un public transversal. Cette équation nous intéresse. Le culturel, les arts vivants, l’édition, l’art contemporain, nous en consommons. On va aux concerts, au théâtre, au cinéma, voir des expos, on aime les beaux livres, on est musiciens, un peu scénographes aussi, on expose dans des galeries, on édite. Au fond, c’est assez naturel pour nous d’avoir émergés dans ce secteur.

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Création couverture réédition « The Chrysalids », de John Wyndham, pour les éditions Penguin Book

Basés à Crest, Montreuil et Paris, quelle est votre méthode pour travailler ensemble ? 

Notre méthode est basée sur la confiance et le partage de compétences. Nous réalisons aussi bien des projets à deux ou six mains, en organisant régulièrement des résidences dans la Drôme ou à Paris. L’un d’entre nous peut simplement consulter l’avis des autres et gagner un temps fou. Lorsque nous abordons un projet à plusieurs, nous échangeons nos fichiers de travail pour engager une discussion par l’image. Le processus est très intuitif, il peut y avoir des débats, mais finalement l’évidence nous met toujours d’accord. Actuellement Arnaud et Loris répondent plutôt aux commandes institutionnelles/culturelles et Rémy se consacre exclusivement à la musique (sous toutes ses formes, image et son).

Pourriez-vous nous en dire plus sur les projets Objet Disque et Objet Livre ? 

Les deux projets sont nés de la même impulsion en 2014 : l’envie de renouer avec une forme de circuit court et une autonomie pour produire des objets. Le label Objet Disque est devenu la partie la plus développée, gérée par Rémy. Loris et Arnaud sont en train de développer la maison d’édition Objet Livre. Pour l’instant, elle a permit d’éditer de façon ponctuelle quelques ouvrages, mais 2019 sera véritablement l’année de sa mise en route.Le catalogue Objet Disque est disponible en ligne (www.objetdisque.org) et il y aura très prochainement un site-boutique pour Objet Livre : www.objetlivre.org.

Quelles sont vos sources d’inspiration ? Comment faites-vous pour les renouveler ?

Nous sommes très attentifs à ce qui se passe autour de nous, mais toujours en considérant l’héritage d’une histoire substantielle. Notre source d’inspiration reste très alimentée par l’état d’esprit de mouvements comme Dada, Fluxus, les Surréalistes, Provo, ou le mouvement Bauhaus, qui n’ont rien perdu de leur fougue. Nous ne nous lassons pas non plus de l’imagerie populaire des années 1920 à 1960 que nous citons allègrement dans notre travail.

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Album « Route du vertige » de Grand Veymont (Objet Disque) – février 2018

Un grand nombre de vos productions utilise la technique du collage ou du détournement d’images existantes. En quoi cette technique vous intéresse-t-elle ? 

Nous sommes toujours partagés entre la pratique d’un graphisme populaire et celle d’un graphisme plus radical. « Populaire » au sens noble du terme, c’est-à-dire, un graphisme au message clair et direct, emblématique et sans limite d’âge. Le collage contribue parfaitement à ce type de vocabulaire, notamment parce qu’il parle a priori à tout le monde et permet de détourner le sujet. Le côté brut du collage nous convient bien. 

Pouvez-vous nous expliquer votre interprétation du thème « Retour à la Nature » ? 

C’est une métaphore.

Vous-mêmes, vous sentez-vous concernés par les questions de déconnexion ? 

C’est vital pour la santé mentale, même si en tant que graphistes, nous nageons dans un vrai un paradoxe à ce sujet : la connexion est notre outil de travail (99% de nos commandes se font à distance) et aussi notre outil de diffusion. On ne peut pas s’en passer. Mais il faut y faire attention si on ne souhaite pas se transformer en limaces informes et dépressives. Certains d’entre nous vont passer des vacances en zone blanches pendant plusieurs semaines et ça les rend heureux.

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Très liés au monde de l’objet imprimé, vous est-il arrivé de vous questionner sur des techniques de production plus respectueuses de l’environnement ? Est-ce un intérêt que vous avez pu remarquer chez certains de vos clients ? 

Aujourd’hui, nous consommons moins d’énergie fossile à acheter un livre qu’à regarder Netflix ou à stocker des Gigas sur le Cloud ! Y compris en considérant la fabrication et l’acheminement dudit livre. Il est évident que l’environnement est un sujet important pour nous et pour la grande majorité de nos commanditaires. Dans ce sens, les objets imprimés que nous produisons sont volontairement de facture « simple », ils n’usent ni de matières plastiques, ni de pelliculages. Nous privilégions les papiers recyclés, ou les papiers d’édition labelisés développement durable (FSC, PEFC). Les imprimeurs avec qui nous collaborons régulièrement travaillent avec les protocoles du label Imprim’vert et utilisent pour la plupart des encres à eau.

Propos recueillis par Marion Bothorel

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Source: etapes

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