Interview croisée de Mathieu Rouget, Directeur de l’École la Fontaine et de Nicolas Fievet, Intervenant en Design Graphique

Dans le cadre de sa rubrique « les Portes Ouvertes Numériques », étapes: vous fait découvrir des écoles d’art et de design et les formations qu’elles dispensent. Aujourd’hui, nous vous présentons l’École la Fontaine, en vous proposant une interview de Mathieu Rouget, directeur de l’École La Fontaine et de Nicolas Fievet, Intervenant en Design Graphique à l’École la Fontaine, notamment en Bachelor.


Pouvez-vous présenter les grands axes pédagogiques de l’École d’arts et de design la Fontaine ?

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Mathieu Rouget, Directeur de l’École la Fontaine : L’École la Fontaine forme des créatifs, étudiants post-bac et personnes en reconversion professionnelle à être en capacité de répondre aux enjeux d’un monde et d’une société dont les évolutions et les changements sont de plus en plus rapides. Notre objectif est de rendre nos élèves autonomes et aptes à affronter le marché du travail qui est traversé d’une pluralité de demandes et d’exigences.

On trouve facilement de bons techniciens, mais il est beaucoup plus difficile de trouver de (bons) designers, aptes à mettre leur créativité au service des projets de leurs clients. Outre la technique qui est le socle de toute pratique, nous apprenons à nos élèves à dompter et à doper leur créativité. Nous les invitons aussi à développer leur empathie pour mieux comprendre leurs futurs clients et pouvoir répondre avec agilité et ouverture d’esprit aux projets qui leur seront confiés et défis auxquels ils devront faire face.

Projet de fin d’études de Virginie Delaitre

Selon vous, quelle est la spécificité de l’École d’arts et de design la Fontaine par rapport aux autres écoles d’art et de design ?

Mathieu Rouget : Notre spécificité principale est de proposer, depuis 2015, un programme pédagogique et un accompagnement identique à celui des écoles de design, où les élèves sont en présentiel, mais intégralement en distanciel. Nous avons atteint cette qualité d’enseignement grâce à l’élaboration de processus pédagogiques spécifiques à l’enseignement à distance. Nous transformons nos approches et notre suivi presque en temps réel grâce à la mise en place d’outils de contrôle et d’amélioration continue de nos programmes et de nos interactions avec nos apprenants.

En tant que créatif, j’ai personnellement vécu un certain nombre de réussites et d’échecs, j’ai constaté le fossé qu’il peut exister entre le cocon de l’école et la réalité du métier… C’est pour cela que j’ai voulu créer une école avec un programme, un suivi et une préparation spécifique à l’intégration du marché du travail, afin de maximiser les chances de réussite de nos élèves. L’enseignement progressif par petits groupes, le suivi individuel, l’acquisition de softs skills à travers le développement personnel, les cours d’économie, de communication personnelle, de marketing, de coaching business… sont les “plus” qui caractérisent l’École la Fontaine.

Travail de Sherley Pulsford

Quels sont les enjeux d’un apprentissage du design à distance ?

Mathieu Rouget : Il est tout d’abord nécessaire de tisser des liens solides avec nos élèves, c’est le premier enjeu. La distance ne doit pas être subie, mais être un choix de l’apprenant. Connaissant les avantages et les contraintes de cette forme d’apprentissage, nous avons mis en place un écosystème avec de nombreux outils de suivi pédagogique et de communication qui nous permettent d’avoir une communauté d’élèves soudés et motivés !

Le deuxième enjeu est de maintenir la motivation de nos apprenants, car, parfois, on peut très rapidement se sentir seul derrière son écran. Apprendre à distance demande une certaine rigueur et de l’organisation pour concilier vie professionnelle et vie privée. La formation à distance doit donc bien sûr s’adapter à l’élève, à son rythme, et lui proposer le plus d’interactions possibles avec l’équipe pédagogique et les autres apprenants.

Le troisième enjeu est technique. On nous demande souvent comment nous arrivons à enseigner à distance des matières comme le dessin. Nos élèves reçoivent, en visioconférence en direct avec leurs professeurs, des démonstrations techniques, des corrections. Grâce à des systèmes de double caméras et de partage d’écran, ils vont voir la main du professeur corriger leurs travaux, croquis, logos, graphisme, illustrations, planche tendance, plans d’architectures, rendus 3D en design produit… 

Nicolas Fievet, Intervenant en Design Graphique : L’un des enjeux de l’enseignement à distance est relationnel. J’aime profondément mon travail et je pars du principe que, sans passion, il est difficile d’être bon. Au début, il m’a parfois semblé compliqué de communiquer passion et envie à distance, mais en réalité tout est une question d’organisation. Plus l’enseignant se montre clair et cohérent en ce qui concerne ses attentes, plus il est simple de créer du lien, de communiquer efficacement et donc de bien gérer ses cours. Pour l’étudiant, la précision et la clarté lui permettront d’être responsabilisé et de savoir où il va. Son approche méthodologique n’en sera que meilleure et ses progrès seront rapides.

Travail de Lise Gamond

L’École la Fontaine accueille des étudiants en formation initiale et en reconversion professionnelle. Comment l’école s’adapte-t-elle aux besoins spécifiques des personnes en reconversion ?

Mathieu Rouget : La formation à distance est particulièrement adaptée aux personnes en reconversion professionnelle, car une partie des cours (présentations des projets, démonstrations techniques, corrections type, supports théoriques) est disponible à tout moment sur la plateforme de formation. Les temps d’interactions en visioconférence avec les professeurs, offrant la possibilité aux élèves de poser leurs questions, et les temps de corrections sont proposés en fin de journée. Outre le suivi individualisé, les apprenants peuvent étudier à leur rythme en fonction du temps qu’ils peuvent allouer à la formation. Cela leur permet de conserver leur activité. Ils mettent alors en place une transition sécurisée vers leur nouveau métier de designer.

Nicolas Fievet : L’école s’adapte aux besoins des personnes en reconversion en proposant une multitude d’options aux étudiants, toutes adaptées à leurs disponibilités et à leur rythme. Cette flexibilité n’a pas d’impact négatif d’un point de vue pédagogique. L’école fait également preuve d’une grande ouverture en posant des questions aux étudiants pour cerner précisément leurs contraintes et leurs envies, et ainsi s’adapter rapidement lorsque cela s’avère nécessaire.

Travail d’Abigaël Cussonneau

En quoi l’école forme-t-elle à la réalité professionnelle des métiers vers lesquels elle mène ?

Mathieu Rouget :  Que ce soit pour des raisons sanitaires, économiques, écologiques, de confort personnel ou de choix de vie, le télétravail est une réalité du monde professionnel actuel. Apprendre à distance et connaître les codes et outils du travail à distance sont déjà en soi une adaptation à la réalité du monde professionnel actuel. De manière plus factuelle, tous les enseignants et intervenants de l’école sont des designers en activité. Ils sont au fait de la réalité du métier puisqu’ils sont eux même au service de leurs clients et donc informés des tendances et innovations dans leurs spécialités. Ces connaissances, ce savoir-faire et savoir-être sont ce qu’ils transmettent aux étudiants.

Nicolas Fievet : À titre personnel, la quasi-totalité des modules que je propose aux étudiants s’inspire de projets qui sont réellement passés entre mes mains. Il m’arrive d’adapter le cahier des charges aux besoins du programme bien sûr. Mais le fait qu’il s’agisse en premier lieu de projets réels s’avère intéressant, parce que cela permet aux étudiants de première année de savoir rapidement quels champs du design les inspire réellement. Le petit plus : je peux leur montrer mes réalisations. Si celles-ci sont très différentes des leurs, cela peut ainsi leur permettre de comprendre de quelle manière ils auraient également pu approcher leur module.

Projet de fin d’études d’Antoine Désarménien

Selon vous, quels sont les grands enjeux auxquels le design va devoir faire face et comment l’École d’arts et de design la Fontaine s’est-elle adaptée à ceux-ci ? 

Mathieu Rouget : Nous avons mis en place des outils de veille métiers dans les différents secteurs que nous enseignons (design graphique, design d’espace et design produit). Cela nous permet d’être en contact avec un large panel d’acteurs du monde du design qui nous informent des tendances et des attentes du marché.  

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Avec plus de huit métiers sur dix à inventer dans les vingt prochaines années, les opportunités sont nombreuses, le design étant de plus en plus présent dans toutes les sphères de la société. Les entreprises ont aussi pris conscience de l’importance de celui-ci, dans le cadre de la conception jusqu’au stade de la vente d’un produit. De plus, la French Touch et la réputation française d’excellence restent un atout pour nos designers.

Nouveaux outils, nouveaux réseaux de diffusion, nouvelles exigences des clients… Les designers doivent non seulement être des bons créatifs, mais aussi de bons communicants. Le marketing et l’expérience utilisateur sont des enjeux intégrés à nos formations. Nos trois Bachelors et notre Master en Design Global Éco-Responsable forment des designers capables de s’adapter aux mutations sociales.

Nicolas Fievet : Les métiers du design sont en constante évolution. Il est donc impératif de se montrer attentif aux changements et de faire preuve d’ouverture et d’adaptabilité. En tant que professionnel – je travaille comme designer, mais je suis également artisan d’art et imprimeur – je ressens ces changements quotidiennement. Cela permet donc à mes étudiants d’être informés précisément des réalités du marché.

Projet de fin d’études de Virginie Delaitre

Auriez-vous un exemple de projet de diplôme à nous faire part, qui résume toute la pédagogie de l’école ?

Mathieu Rouget : Je pense par exemple au projet de Virginie Delaitre qui était déjà salariée d’une entreprise américaine de design au moment de sa soutenance de diplôme. Nous avons été séduits par son projet personnel en cours de réalisation : la rénovation complète d’un appartement de quatre étages dans un immeuble début XXe à Washington.

Le travail de Marie Dutheil est également très intéressant, il s’inscrit dans un esprit éco-responsable et intègre l’utilisation de matériaux naturels et durables.

Les projets présentés étaient pour partie déjà vendus aux clients, le design est un secteur porteur !

Enfin, le travail d’Antoine Désarménien, qui est aujourd’hui graphiste freelance, a retenu aussi mon attention. Son projet personnel de diplôme proposait une identité graphique complète pour un label de musique. J’ai apprécié l’esthétique vintage et l’identité forte des visuels, très colorés, ainsi que la singularité de sa démarche professionnelle qui porte déjà ses fruits.


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