Le vestiaire de marionnettes géantes de Benjamin Hochart

L’univers protéiforme de Benjamin Hochart se déploie au Drawing Lab. Jusqu’au 6 septembre 2023, le travail de l’artiste, mêlant le dessin, la vidéo, le travail du textile et le costume, est l’objet d’une exposition intitulée “Pulp.e”. Puisant ses inspirations dans le folklore, l’imagerie populaire et l’art brut, ce diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon et doctorant en recherche-création fait dialoguer costumes géants d’Arlequin et dessins croisant textures et visages fragmentaires. Poétiques, politiques, ses créations invitent à interroger les structures sociales et les hiérarchies qui les travaillent.

Benjamin Hochart, Carnet (stop making sense), 2020, collage, feutre et crayon de couleur
sur papier, 25 x 28 cm. © Benjamin Hochart, ADAGP, Paris, 2023.

Du dessin à l’espace

Fidèle à une ligne de curation décloisonnant le dessin des autres mediums artistiques, le Drawing Lab consacre à l’artiste visuel Benjamin Hochart une exposition intitulée “Pulp.e”. Influencé par la bande dessinée, la science-fiction, la pratique du textile, ou encore l’art brut et populaire, ce diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon déploie dans les murs de la structure un travail protéiforme. Curatée par la commissaire Fabienne Bideau, spécialiste des liens entre l’art contemporain, le théâtre et la danse, l’exposition interroge la transposition du dessin à l’espace : du dessin à la vidéo, en passant par le costume et le travail du textile. Inspiré par la catégorie de publications populaires de bande dessinée, dite “magazines pulp”, le titre de l’exposition invite ainsi à entrer dans un univers narratif empruntant à l’univers populaire, carnavalesque ou encore folklorique.

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Série Président•e•s, 2017. Vue de l’exposition If I can’t dance in your revolution, I’m not coming, Fondation Spatiu Intact, Cluj-Napoca (RO) 2017. © Benjamin Hochart, ADAGP, Paris, 2023.

Un vestiaire de marionnettes géantes

Incité à déambuler dans l’espace, le visiteur et la visiteuse découvrent des costumes géants d’Arlequins conçus par l’artiste : vestes, pantalons, cravates… Référence au pouvoir politique du carnaval – celui de renverser la hiérarchie des catégories sociales –, ces costumes entrent dans les narrations de différentes vidéos. Elles intègrent des effets spéciaux de trucages, dont la construction reste visible, et puisent leurs sources dans les films à suspens, de science-fiction ou encore d’horreur. Benjamin Hochart fait appel au magique et à l’illusion pour ré-imaginer un genre cinématographique populaire et spectaculaire. Le costume devient ainsi une figure fictionnelle, tel un·e acteur·trice.

55 ex. numérotés et signés + 5 E.A Atelier de production : Pilote Paris. Commande nationale de multiples “Quotidien”, Ministère de la Culture, en partenariat avec le CNAP (Paris) et l’Adra, réseau des artothèques © Benjamin Hochart, ADAGP, Paris, 2023.

Monstrueux et décoratif en dialogue

L’artiste questionne ainsi les systèmes de représentation, investissant des arts dits mineurs comme celui du textile. Dans ses dessins, des fragments de visages troublants se fondent à des aplats de teintes texturées, tandis que les motifs des textiles rectangulaires, pendus à un fil, sont habillés d’une iconographie convoquant œil, intestins et évocation de blessures saignantes. Le monstrueux se mêle au décoratif, le poétique au politique, laissant place à l’accident et au remploi. Les espaces physiques rencontrent celui des images, à l’inquiétante étrangeté, interrogeant la rupture entre la vie et la production de formes artistiques. L’exposition “Pulp.e”, temps de festivités politiques, est ainsi à découvrir jusqu’au 6 septembre, au Drawing Lab.

Benjamin Hochart, Vue d’atelier, 2022. © Benjamin Hochart, ADAGP, Paris, 2023.

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Source: etapes

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