David Biskup, illustrateur et cartoonist installé à Londres, accueille les deux polarités de son travail à bras ouverts. Son travail fourmille de dizaines de personnages affairés. Tous différents, ils sont la preuve de l’attention que porte David Biskup aux représentations inclusives. Ses univers aux traits épais et aux aplats colorés nous renvoient presque aux illustrations du britannique Martin Handford et de sa série Où est Charlie ?. Son travail éditorial est comme ses personnages, tout en profusion : The New York Times, WeTransfer, Le Monde Diplomatique, Wired ou The Sunday Times Magazine ont tous accueilli le style bien reconnaissable de David Biskup.
L’homme aux deux casquettes fait de la prolifération de personnages une constante de son travail. Ses mondes sont à la fois drôles et improbables. Humains, animaux, nature et nouvelles technologies trouvent leur place et interagissent tous entre eux. Ses illustrations, il nous les décrit comme : « des idées condensées dans des images humoristiques et ludiques ». Alors que ses bandes dessinées et ses livres sont bien souvent : « plus profonds que drôles, mais toujours avec un élément joyeux ».
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Cultiver son inspiration dans la lecture
Si se tenir au fait de l’actualité n’est plus une inspiration à discuter pour produire des illustrations attrayantes. David Biskup ajoute qu’il lui est aussi nécessaire, « pour garder la tête pleine du plus grand nombre de connexions possibles », de lire un livre par semaine. Il compte parmi ses plus grandes inspirations Gravity’s Rainbow, ou L’Arc-en-ciel de la gravité, de Thomas Pynchon. « Quand je l’ai lu, j’ai alors compris que n’importe quelle création a le droit d’être expérimentale et étrange. Pour autant, elle n’en restera pas moins accessible, captivante, drôle, profonde et belle. »
Observateur de la société de son temps
Son métier, il le pense avant tout comme un grand commentaire sur la société. Donner son point de vue de manière unique et transformer des idées en visuels condensés, voilà l’approche créative de Biskup. S’il se plaît à créer professionnellement et plus particulièrement pour les journaux, il nous avoue trouver son métier parfois « étrange ». En effet, il n’a de cesse de jongler entre les commandes sérieuses des journaux et celles plus frivoles « comme dessiner un personnage idiot pour une publicité ». Malgré tout, il nous confie être stimulé par ce mélange improbable des commandes.
Ce qu’il préfère, ce sont les illustrations éditoriales avec des délais très courts. Entre 4 à 8 heures, c’est ce qui lui convient le mieux : « c’est ce laps de temps qui fait ressortir le meilleur de moi ».
Crayons de papier et Photoshop
Tout commence avec ses crayons. Il pense puis dessine ses lignes, les numérise et les colore ensuite sur Photoshop. Il nous avoue avoir déjà tenté de commencer ses dessins directement sur Photoshop avec son iPad, sans succès. « J’ai trouvé quelque chose qui fonctionne pour moi dans ce processus de création d’idées. Je ne peux le réaliser pleinement qu’avec mon crayon derrière ma grande et vieille planche à dessin. »
Des projets, David Biskup en a à foison
Le foisonnement créatif de Biskup réside aussi très certainement dans l’alternance de ses créations professionnelles et personnelles. Au début de cette année, il nous raconte avoir commencé à rédiger un projet auquel il pense depuis deux ans, « quelque part entre une bande dessinée et un roman ». Ce qui le stimule dans son travail c’est justement de pouvoir jongler entre ses commandes et des projets personnels conséquents, qui durent des mois ou des années.
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Source: etapes