“L’heure bleue”, un court-métrage onirique alliant nature et musique

Invité.es par l’Opéra national de Paris à produire un court-métrage, Antoine Bonnet et Mathilde Loubes signent une création poétique portée par la musique de Gustav Holst. La scène s’ouvre sur une pluralité de musiciens s’accordant tour à tour : flutistes, violonistes, cornistes… tandis que les première notes se font entendre, une volée de mouettes survole l’orchestre et quelques crabes révèlent leur présence. Le spectateur est plongé dans un voyage de la plage à la forêt, toujours guidé par la musique. Quelques gouttes de pluie annoncent une tempête dont la noirceur s’effacera au petit jour.
Rencontre avec le duo de créateurs à l’origine de cette fable visuelle (visible sur Youtube).

Marion Bothorel : Comment votre duo s’est-il formé ? 

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Antoine Bonnet et Mathilde Loubes : Nous nous sommes rencontré.es à l’école des Gobelins en 2015 et nous sommes très vite devenus ami.es ! Durant notre cursus, nous avons réalisé de nombreux projets ou exercices de réalisation en duo et nous avons découvert beaucoup d’inspirations communes, que ce soit dans le cinéma, la mode, ou l’art en général.

En 2019, lors de notre dernière année d’étude, nous avons travaillé ensemble à la réalisation de notre premier court-métrage « Un Diable dans la Poche ». C’est à partir de ce moment que l’envie de réaliser d’autres projets à deux est née !

MB : Pouvez-vous nous parler de votre création nommée « L’heure bleue » ? 

AB & ML : Il s’agit d’un projet initié par l’Opéra de Paris et le studio de production « Les Films Pelléas ». Nous avons eu la chance de faire partie des courts-métrages commissionnés dans le cadre de la 3e Scène. Pas la scène de Bastille, ni celle de Garnier, mais une scène audiovisuelle, en ligne. De nombreux réalisateurs ont été invités à réaliser un court qui aborde des thèmes proches de l’Opéra : la danse, la musique, l’écriture, le théâtre, etc. Nous avions pour ainsi dire carte blanche, tant que notre création évoquait ces thématiques. 

MB : Pourquoi avez-vous choisi de lier des représentations de l’orchestre et de la nature ? 

AB & ML : C’est venu d’une idée assez simple : la recherche de l’harmonie.

En tant que spectateurs, nous sommes fasciné.es par l’accord de l’orchestre. Que ce soit formellement ou thématiquement, ce moment fait écho à des idées qui nous passionnent : le rapport au temps, à l’art, l’idée que des voix multiples s’unissent pour créer ensemble, dans une même direction.

Nous avons voulu mettre en parallèle cette construction humaine avec la cohabitation naturelle de la faune et la flore. Inspirés initialement par Fantasia et Bambi, nous avons eu la chance de travailler sur la musique « Neptune » de Gustav Holst, à la fois mystérieuse et hors du temps. Nous l’avons choisie en espérant apporter une dimension plus grave à notre récit, afin de créer une atmosphère qui reflète le merveilleux et la cruauté de la nature. 

MB : Depuis votre film de fin d’étude « Un Diable dans la Poche », en passant par le clip « Feel Good » de Polo & Pan, votre travail possède un grain particulier. Pouvez-vous nous parler de ce choix esthétique ? 

AB & ML : Nous aimons le côté papier de cette technique, qui s’éloigne d’une image trop froide ou numérique. Ce rendu procure un dessin plus doux, feutré, que nous contrebalançons avec des thèmes plus sombres. 

AB : Ce process de grain vient d’un mélange de nos deux styles. Je me souviens particulièrement d’un concept (illustration de pré-production) que Mathilde avait réalisé pour notre générique d’Annecy, et que nous aimions beaucoup tous les deux. Un de nos intervenants nous avait poussé à creuser dans cette direction, qui était très personnelle. Nous affinons petit à petit notre technique, et en découvrons encore de nouveaux aspects !

MB : Quels sont vos projets actuels ? 

AB & ML : Nous avons décidé d’arrêter notre travail de duo pour le moment et d’explorer différents univers afin de trouver un style qui nous est propre. Mathilde se concentre sur des projets personnels tandis qu’Antoine se penche du côté de l’illustration mode/architecture et s’essaie à l’illustration homo-érotique.

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Source: etapes

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