Lorenz Boegli invente l'impression RVB

Lorenz Boegli, fondateur de l’Atelier für Siedbruck et fin spécialiste de la sérigraphie, dit avoir réussi à imprimer en RVB, des tonalités métalliques pourtant réservée aux voitures. Il explique, ton sur ton, ses intentions graphiques et ses secrets de fabrication.

Tel des bulles de savon qui changent de couleurs selon l’angle de vue, Lorenz Boegli inclut dans ses sérigraphies les encres iridescentes. Le rendu est beau puisqu’il offre des effets métalliques aux couleurs variables, mais techniquement il faut être aguerri.

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En quoi consiste l’impression de couleur RVB-Bl ?

C’est complétement l’inverse de l’impression CMJN. On utilise un papier noir et on imprime en Rouge-Vert-Bleu et la superposition des trois couleurs ça fait du blanc. Pour les impressions en blanc, j’utilise un argent nacré, l’important n’étant pas les couleurs mais bien les lumières. Ce ne sont pas des gammes RVB comme on connait sur l’écran, car l’écran n’offre pas l’iridescence.

Comment faites-vous votre encre ?

Je commande des pigments iridescents de la gamme Spectraval, de la marque allemande Merck. Ce sont des pigments normalement mélangés à des matières plastiques ou teint dans la masse, pour peindre voitures ou bâtiments. L’effet est métallique. Je les fais moi même avec un vernis transparent. On peut dire que le résultat est une encre iridescente transparente, deux fonctions complémentaires.

Qu’apporte l’iridescente des encres à votre travail ?

On joue avec la transparence de l’encre et l’opacité des pigments ; l’explication est sur le reflet. On imprime des reflets colorés de la lumière, ce n’est pas des encres de couleurs. Les pigments sont opaques sur fond noir mais ils restent mélangeables à la superposition. Quand j’imprime les deux encres l’une sur l’autre, ça fait une troisième couleur.

La sérigraphie est-elle la technique la plus adapté ?

C’est un savoir-faire qui offre l’épaisseur qu’il faut à ces encres pour se superposer, et créer des couleurs par additivité. Cette épaisseur permet une réelle surface, et donc la réflexion. Avec la sérigraphie, la réflexion est de 100%, quand elle n’atteint pas les 25 avec la flexographie. Mais cela a aussi de grosses difficultés techniques. Les pigments que j’utilise ont un diamètre relativement gros, donc vous avez besoin de prendre des mailles larges pour que les encres passent au travers. Je résumerais mon secret ainsi : de gros pigments avec une trame fine.

Est-ce possible aujourd’hui en impression off-set ?

Non, techniquement il faudrait des têtes d’impressions plus grandes et cela ne se fait pas. Pas encore du moins. L’offset a 20 fois moins d’épaisseur, et il n’y a pas de réflexion de la lumière.

Comment travaille-t-on avec des photographes ou graphistes pour qui cette impression est neuve ?

Les photographes et les graphistes souhaitent lentement créer un espace pour l’impression couleur en RVB-Bl, et les résultats restent relativement métalliques. Un graphiste ou un photographe prête une image non séparée, et je m’occupe de la séparation RVB. Une fois la séparation faite, je fais en sorte que cela coïncide avec les contraintes techniques de l’impression.

Lorenz Boegli et son équipe cherche de nouvelles techniques de mise en œuvre, dans leur atelier suisse, pour imprimer sur tout types de surfaces.

Propos recueillis par Florian Bulou-Fezard

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Source: etapes

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